Bonjour à toi,
Nous voici déjà au mois d’août, un mois qui, pour moi, apporte beaucoup de bons souvenirs, car j’ai été ordonné prêtre le 16 août 1978, donc il y a déjà 37 ans. Durant ces 37 belles années, je n’ai jamais regretté l’appel que j’ai reçu. Vous dire que cela a toujours été facile serait mentir, mais quelle belle aventure d’amour.
Lors de mon ordination, j’avais choisi un texte de l’ancien Testament en Jérémie 20-7 : ‘Seigneur tu as voulu me séduire et je me suis laissé séduire, Yahvé est avec moi comme un puissant guerrier’.
J’avais un vide à l’intérieur de moi et je cherchais à le remplir et un jour j’ai rencontré un prêtre, Léo Ménard, curé de Sainte-Adèle. Il m’a introduit à la Parole de Dieu, celle qui libère, qui allume une flamme dans tout ton être, une flamme d’amour inconditionnel, celle qui libère l’homme prisonnier d’un monde à la dérive
Une des paroles citée par Léo était : ‘Dieu t’aime et il veut te séduire, laisse-le faire, ouvre ton cœur’. Mais je ne le croyais pas, car je me voyais indigne, non conforme, marginal, grand pécheur et rejeté de plusieurs. À plusieurs reprises, il citait une même parole de l’Évangile : ‘Dieu ne voit pas les choses à la manière des hommes, car l’homme s’arrête aux apparences, mais Dieu lui, regarde le cœur’.
Léo insistait beaucoup à ce que je crois vraiment avec tout mon être que j’étais un aimé sans condition, et que Jésus avait donné sa vie pour moi dans la plus grande des gratuités. Devant ma résistance, il me dit un jour : ‘Savais-tu qu’il n’y a qu’un péché qui est impardonnable? C’est le péché contre l’Esprit.’
Je ne comprenais pas et il continua à me dire que le péché impardonnable était une attitude de ma part, c’est-à-dire que Dieu pardonne tout sans exception, mais si tu n’y crois pas, son amour et son pardon ne peuvent t’atteindre, ils sont (bloqués) empêchés d’agir, car tu ériges devant toi un mur qui empêche son amour et sa miséricorde de t’atteindre. Donc, ce n’est pas Dieu qui refuse son pardon et son amour, c’est toi qui le refuses.
Quand j’ai réalisé que j’étais l’auteur de mes malheurs en refusant de croire en l’amour infini du Père et de sa miséricorde gratuite, tout a changé. Je me suis ouvert à la Parole, j’ai accepté de me regarder avec les yeux du cœur de Dieu et les murs que j’avais construits autour de moi qui m’empêchaient et me séparaient de l’amour inconditionnel du Père et aussi de mes frères et sœurs sont tombés.
Oui, je me suis laissé séduire, j’ai accepté de reconnaître que j’étais un aimé sans condition du Père. Quel bonheur, quelle paix, quelle sérénité! Je me suis laissé séduire au point de lui offrir tout mon être avec toutes ses imperfections. Je voulais lui montrer mon amour en le servant, mais comment faire?
Là aussi la réponse est dans les Écritures, en Matthieu 24, 31-46. ‘J’avais faim, j’avais soif, j’avais froid, j’étais malade, j’étais en prison et tu es venu vers moi. Quand Seigneur? Quand tu l’as fait à un des miens, car j’habite son cœur .’
J’ai réalisé qu’il est impossible d’aimer Dieu que je ne vois pas si je n’aime pas mon frère et ma sœur que je vois.
Dieu m’invite, nous invite (toi et moi) jour après jour, à ne pas prendre comme modèle le monde présent. Je suis un immortel (un spirituel) dans un corps matériel. Notre source, c’est la Parole de Dieu. Cette Parole doit devenir chair à travers nous, nous devons lui donner des mains, des pieds, des oreilles, des yeux, des bras. Comme au temps terrestre de Jésus, nous devons à notre tour être des Évangiles Vivants.
Je t’invite à te laisser séduire par le Christ, il veut ton bonheur. Ouvre-toi à sa Parole, enracine-toi en elle. Deviens l’expression même d’un Dieu amour et miséricorde, deviens un Évangile Vivant.
Avec moi, le matin, dans ta prière, ajoute celle-ci :
Prière d’Engagement :
- Seigneur, tu es mon Père. Tu m’entends et tu me regardes.
- Tu veux habiter mon histoire pour m’aimer et me sauver.
- Tu veux habiter mon histoire en habitant ma liberté.
- Voilà pourquoi tu m’appelles à être tes oreilles et tes yeux pour entendre et voir la souffrance des autres, ton cœur pour la comprendre, tes bras pour la soulager.
- Sans mes yeux, tu es aveugle, et sans mes mains, tu es manchot.
- Tu as voulu avoir besoin de moi jusqu'à ce point.
- Seigneur, ne te lasse pas de m’appeler, de m’inviter à m’engager.
- Devant mes lenteurs, continue de croire en moi.
- Devant mes chutes, relève-moi.
- Devant mes refus, pardonne-moi.
- Car tu es un Dieu de tendresse et de pitié, et ta patience viendra à bout de mes pires égarements.
Je vous bénis,
Robert Lemire, prêtre