Bonjour,
Frères et sœurs, spécialement en ce temps pascal, la liturgie de l’Église vient au-devant de nous avec le même message d’espérance. Oui, les temps sont durs ; oui, les mois passent, avec leur lot d’épreuves personnelles, familiales, ecclésiales ; mais ce qui fait vivre le disciple de Jésus, ce n’est pas la sécurité, c’est la certitude que le Christ est déjà vainqueur de ce qui opprime les hommes, qu’il est vivant, lui, vrai homme, vivant de la vie même de Dieu, la certitude qu’il est plus présent que jamais dans leur vie.
Nous avions espéré que le temps du carême et les fêtes pascales seraient pour beaucoup une période de réconciliation et de pardon. Réconciliation et pardon dans nos familles, nos communautés et nos sociétés qui se sont vues plongées dans une pensée binaire (une façon de lire le monde en matière de bien ou de mal, vrai/faux, coupable/innocent…) Cette vision du monde crée de la division, amène à considérer la différence comme menaçante et génère de la violence.
J’aimerais ici partager avec vous l’espérance qui m’habite ; cette espérance qui me vient de la parole de Dieu et de ces deux autres piliers qui sont la foi et la charité.
Par la foi, nous croyons en Dieu et en tout ce qu’Il nous a révélé. Quand nous posons un acte de foi, nous nous en remettons librement à Dieu. La foi peut être définie non pas comme une information théorique sur Dieu, mais comme la relation qu’une personne accepte d’établir avec Dieu. De manière concrète, je comprends que Dieu est toujours à l’œuvre dans notre histoire et que malgré les contradictions apparentes l’Agneau est vainqueur, notre vie est entre ses mains et personne ne peut les en arracher. Oui, le coût de la vie sera élevé ; oui, certain(e)s seront peut-être persécuté(e)s, mais nous gardons la certitude que le Seigneur Jésus sera avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.
La foi vivante « agit par la charité » (Ga 5,6).
Mais la charité n’est pas n’importe quel amour et on ne doit pas aimer n’importe comment. La charité nous incite à aimer Dieu, à vouloir le bien de notre prochain, surtout son plus grand bien. Dans cet amour de charité, nous sommes appelé(e)s à nous accueillir et à nous pardonner les uns les autres et à nous réconcilier avec les autres au-delà de nos différences et de nos divergences. Le pape François affirmait à ce propos : « Le disciple de Jésus est lumière quand il sait vivre sa foi en-dehors des espaces restreints, quand il contribue à éliminer les préjugés, à éliminer les calomnies et à faire entrer la lumière de la vérité dans les situations viciées par l’hypocrisie et le mensonge. »
Frères et sœurs, je suis conscient que vivre cela n’est pas facile, mais par la grâce de Dieu, par son secours divin tout est possible. Il y a quelques jours, nous avons célébré ensemble la solennité de la Pentecôte, en demandant à l’Esprit saint de nous venir en aide et de nous fortifier dans la foi et la charité.
En effet, c’est par l’Esprit saint que l’Église s’est mise en marche, qu’elle est sortie de la peur et de l’angoisse, qu’elle a affronté le monde, porteuse d’une seule parole : celle de Jésus-Christ. Depuis lors, le monde a changé d’une extrémité à l’autre. De nombreux saints ont émergé et ont transformé leurs milieux de vie par la lumière de la grâce qu’ils portaient. Le jour de la Pentecôte, l’Église répond dans le psaume de la messe : « Ô Seigneur, envoie ton Esprit, qui renouvelle la face de la terre. » Que ce renouveau commence avec chacun et chacune d’entre nous, avec toi et moi.
Pendant les moments difficiles, la foi, l’espérance et la charité ont toujours été le GPS des chrétiens. Que le Seigneur fortifie en nous ces vertus théologales pour que nous devenions par l’Esprit saint des témoins de sa lumière et de son amour dans nos familles et nos communautés de vie.
Je vous bénis de tout cœur !
Abbé Gauthier L. Elleme
Prêtre diocésain