Mon Dieu, bénissez la nouvelle année.

1er JANVIER 2022
Par Éloi Giard, Prêtre diocésain

Bonjour,

Comme plusieurs d’entre vous, je l’espère, je conserve de beaux souvenirs des jours de l’An de ma jeunesse. Chez les Giard, des jeux, des chants et des histoires égayaient la soirée, une des plus belles de l’année. Mais, avant toute chose, on chantait tous ensemble Mon Dieu, bénissez la nouvelle année. Ça nous plongeait dans nos racines familiales et chrétiennes. Le cœur a sa mémoire, et ce chant nous rappelait que, quelles que soient nos occupations et préoccupations, l’essentiel allait nous être donné par Dieu lui-même, l’Amour en personne. En lui, nous savons qui nous sommes vraiment, et nous ne nous retrouverons pas finalement laissés à nous-mêmes et à nos travers.

Cette demande de bénédiction reprise chaque année peut nous mener pas mal plus loin qu’on peut se l’imaginer spontanément. Je me rappelle, pour illustrer ce propos, un passage de l’évangile du premier dimanche de décembre dernier. Il y était écrit que « la parole de Dieu fut adressée à Jean le Baptiste, dans le désert ». Une autre traduction, que je préfère, propose plutôt : « il y eut une parole de Dieu sur Jean », sur lui, sur son être tout entier, pour qu’un autre monde surgisse par lui. À travers cet homme qui ne dispose d’aucun pouvoir, et de manière totalement inattendue et bouleversante, la parole de Dieu prend l’initiative et tous et toutes se trouvent invités, contraints du plus profond de leur être, à se lever et à se mettre en route.

Et si la demande de bénédiction qu’on adresse à Dieu prenait concrètement la forme d’une parole de Dieu sur chacun et chacune de nous ? Une parole qui étonne, bouleverse, fait surgir un monde inattendu en nous et dans nos familles, nos milieux, et pourquoi pas, dans notre église et dans notre monde ? Notre culture est centrée pour une bonne part sur le spectacle, le sensationnel, l’emballage, l’apparence ; on ne s’intéresse pas à ce qu’il y a au-delà. On cultive le paraître, l’effet : nous sommes trop superficiels, tout en surface. Voilà pourquoi les effets doivent être si majeurs, si impressionnants : parce qu’en dessous, il n’y a pas grand-chose.

Avez-vous parfois l’impression, comme moi, qu’on s’enfonce dans l’insignifiance, qu’on pourrait bien errer et disparaître dans le vague ?

Eh bien non ! Si réellement dans sa bénédiction Dieu a une parole sur chacun de ses enfants, je sais au plus profond de moi que l’avenir est à nous même si des défis colossaux nous attendent. Nos ancêtres dans la foi, depuis des millénaires, ont dû traverser des épreuves inimaginables et il s’est toujours trouvé des prophètes pour relancer l’espérance envers et contre tout. Une parole du prophète Jérémie s’impose tout à coup à ma mémoire : « Je vais tatouer ma parole d’amour au plus profond de vos cœurs. Alors tous me reconnaîtront, du plus petit au plus grand. » Tiens, si c’était là la signification de la bénédiction que nous espérons tous et toutes sans le savoir ? J’imagine que vous étiez bien loin de vous douter qu’il serait question de tatouage dans cette réflexion de début d’année ! Peut-être que la difficulté réside dans le fait qu’on n’est justement pas habitués à tout recevoir, et en surabondance. « Ma coupe est débordante », dit le Psaume 22.

On touche ici à l’originalité de l’évangile : je ne peux pas aller vers l’Amour tout(e) seul(e), par moi-même. C’est Lui qui fait tout ; Dieu me demande une seule chose : être comme un petit enfant qui doit tout recevoir. « Ne vous inquiétez pas, votre Père sait ce qu’il vous faut », dit Jésus. Alors cette année, encore une fois, le choix demeure pour nous : nous appuyer, même en partie seulement, sur notre réussite personnelle, ou miser sur une bonté déjà présente au plus profond de notre être, et dont la seule existence anéantit notre mal. Quelle espérance avons-nous à offrir au monde!

Oh oui, mon Dieu, bénissez la nouvelle année !

Éloi Giard
Prêtre diocésain

Poursuivez votre lecture

Publié le 1er DÉCEMBRE 2021
Sylvain Charron

DONNONS DES MOYENS AU BIEN AFIN QU’IL PUISSE SE RÉPANDRE !

En ce mois de décembre annonciateur de la belle fête de Noël, j’entre discrètement dans votre foyer par l’intermédiaire de votre courrier.

Lire ce texte
Publié le 1er DÉCEMBRE 2021
Monseigneur Christian Lépine

LA MERVEILLE EST SOUS NOS YEUX

La merveille des merveilles est sous nos yeux. Dieu se fait proche de nous. Il vient à notre rencontre. Il se rapproche de chacun et chacune d’entre nous.

Lire ce texte
Publié le 1er NOVEMBRE 2021
Sylvain Charron

Dieu est une Beauté qui se découvre!

En ce début de novembre, quel privilège et quel bonheur pour moi de pouvoir entrer dans votre demeure par l’intermédiaire de ma lettre mensuelle! Pour plusieurs, le mois de novembre est synonyme de «Mois des morts», alors que pour moi, il signifie plutôt « Mois des plus vivants que jamais!»

Lire ce texte

Vous aimez nous lire?

Supportez-nous!

Faites un don et aidez-nous à produire ce contenu. Proclamation de la Parole de Dieu à la télévision et sur le Web grâce à votre support.

Faire un don