Bonjour à vous, chers amis et chères amies,
J’espère que vous vous portez bien en cette belle journée : moi, je me porte très, très bien, et c’est avec une immense joie que je me retrouve entre vos mains par l’entremise de cette lettre. Il y avait déjà un petit moment que je ne vous avais pas écrit, je suis donc fébrile à l’idée de vous retrouver.
J’aimerais profiter de l’occasion qui m’est offerte pour vous raconter l’histoire de ma conversion spirituelle. Sachez que je me permets d’aborder ce sujet très personnel parce que je me sens réellement en confiance avec vous, mes ami(e)s de La Victoire de l’Amour. Merci pour cette bienveillance que je ressens envers moi ; elle me fait chaud au cœur !
L’histoire incroyable de ma conversion spirituelle débute par un profond mal-être. Reportons-nous donc à l’été dernier, soit à la fin du mois de juin 2023. J’ai alors trente-deux ans et je vis une sorte de crise professionnelle. En effet, bien que je constate que le gros de la pandémie est derrière nous, je réalise que ma joie de vivre, mon élan créateur et mon feu sacré pour le monde des soins palliatifs ne sont plus ce qu’ils étaient avant la COVID-19. Alors, après en avoir discuté avec ma conjointe (merci, mon amour, d’être si bonne pour moi !), j’ai pris la décision d’aller vivre un temps de silence au monastère des Petits frères de la Croix glorieuse situé à Charlevoix. Je n’y étais jamais allé et je souhaitais m’y rendre depuis fort longtemps.
Durant les quatre jours de ma retraite silencieuse, j’ai prié, médité, assisté aux chants de la communauté, en plus d’être accompagné par deux moines. J’ai fait tout ce qu’il fallait pour être disponible à la grâce de Dieu. Un fait important à noter dans mon histoire : au monastère des Petits frères de la Croix glorieuse, il y a dans la chapelle une immense, mais surtout magnifique peinture de Jésus. Durant les quatre jours, j’ai fixé son regard en m’adressant directement à lui, en lui demandant quelle était sa volonté pour moi dans cette vie.
Les quatre jours ont passé et j’ai quitté le monastère, un samedi matin, l’esprit plus apaisé, le corps plus détendu, mais le cœur encore indécis, voire perdu. Je ne me sentais pas plus avancé qu’au début de l’aventure.
J’ai donc quitté la belle région de Charlevoix pour revenir chez moi, à Longueuil. Avant de reprendre l’autoroute, j’avais planifié une petite visite chez un couple d’amis qui demeure tout près du pont de Québec. J’ai donc profité de ce moment pour prendre de leurs nouvelles et rencontrer leur fille Victoria, âgée de quatre ans. Après discussion, nous avons décidé d’aller nous baigner au camping familial, question de prolonger le beau moment que nous partagions ensemble. Une fois sur place, en me dirigeant vers la salle de bain pour enfiler mon maillot, la petite Victoria m’aborde et me dit, sur un ton sérieux, comme si elle était habitée d’une énergie d’adulte :
« William, fais-moi confiance. William, fais-moi confiance. William, fais-moi confiance. »
Je tiens à souligner que je ne connais pas beaucoup cette petite fille. Je ne l’ai vue qu’à trois reprises depuis sa naissance et pour la première fois depuis qu’elle parlait.
J’étais un étranger pour elle, elle ne connaissait pas vraiment mon nom. Après avoir entendu ses paroles, je me suis précipité vers son père pour lui demander s’il avait enseigné récemment à Victoria le concept de la « confiance ». Mon ami m’a répondu qu’il n’avait jamais abordé cela avec sa fille et qu’il ne l’avait jamais entendue s’exprimer ainsi…
Je n’en revenais tout simplement pas ! On peut y donner le sens que l’on veut. Moi j’ai tout de suite compris que c’était Jésus qui, par l’entremise de cette petite fille, venait me dire de lui faire confiance, qu’il était à mes côtés durant cette période de remise en question.
Tout a changé depuis cette rencontre et ce que j’aimerais que vous reteniez, vous tous et vous toutes que j’aime, c’est qu’il y a quelque chose, encore mieux quelqu’un, qui souhaite entrer en relation avec vous, au plus intime de votre être. Ouvrez-lui la porte de votre vie !
Joyeux Noël !
William Beaudoin
Travailleur social