Chers amis et chères amies de la Victoire de l’Amour,
Dernièrement, une personne m’écrivait le message suivant sur mes réseaux sociaux : « Bonjour “le catho de service”. J’ai découvert Jésus et l’Église catholique il y a un an, et depuis, j’ai commencé à prier et à lire la Bible ! J’entends souvent dire que je devrais me rapprocher d’une paroisse, voir d’autres catholiques, mais pourquoi ne pourrais-je pas progresser dans la foi à mon propre rythme ? N’est-elle pas un chemin intérieur ? »
J’ai trouvé ce message très intéressant. Oui, la foi est un chemin intérieur, que l’on prend avec Dieu et sur lequel chacun progresse à son propre rythme, surtout au début. On ne peut forcer personne à avoir la foi, mais on s’encourage. Ainsi, avec l’expérience, on se rend compte que lorsqu’on n’est pas entouré(e), notre progression n’est plus une progression « à notre rythme », mais malheureusement un ralentissement. Lorsqu’on est seul(e), tout devient trop habituel, puis trop « sec », et on abandonne faute de soutien.
À propos des disciples, Jésus dit en prière : « qu’ils soient un, comme nous sommes un ». La foi est certes personnelle, mais elle n’est jamais privée. Voyons l’histoire de Paul, ennemi et persécuteur des chrétiens, qui part vers Damas pour les tuer (Actes 9 : 1). En chemin, il rencontre Jésus et se convertit. Alors qu’il lui apparaissait, le Christ lui parlait déjà et il aurait pu tout lui expliquer de la foi, mais il a préféré lui dire d’aller rencontrer Ananie. C’est alors qu’il sera formé, qu’il deviendra disciple du Christ et sera le plus grand missionnaire de l’Histoire. Paul parle déjà à Jésus seul à seul. Pourtant Jésus l’envoie vers quelqu’un d’autre !
Dieu nous donne l’Église, pour qu’on y vive ensemble ; parallèlement, l’Église, dont nous sommes le visage, nous donne Dieu par les sacrements. Jésus aurait pu apprendre tout de la foi à Paul en parlant, mais cela n’aurait pas été suffisant, car la foi se pratique, tout comme l’amour, au contact des autres. « Église » veut bien dire « assemblée » en grec !
Bien souvent, la solitude, loin de nous faire progresser dans la foi ou dans la vie, nous attiédit sans qu’on s’en rende compte. Seul(e) dans la foi, on risque de s’inventer une autre Église, un Dieu qui n’est pas amour, car l’amour implique la relation. Dieu en lui-même est Trinité, il est relation, et cela mène à la joie, qui elle aussi, est collective et contagieuse ! Alors, trouver une paroisse ou se joindre à d’autres chrétiens pour avancer ensemble, ce n’est pas s’empêcher d’aller « à son propre rythme » dans une foi « personnelle ». C’est au contraire permettre à la foi de s’épanouir, et respecter vraiment ce que Jésus lui-même a voulu et exprimé.
Notons qu’on ne parle pas ici des ermites, qui ont d’abord vécu leur vie en communauté où ils ont développé une foi mûre. Ils s’isolent par appel, et ils appliquent déjà les prochaines lignes à un haut niveau. On reste souvent seul(e), et c’est aussi mon cas, par confort, ou par crainte.
Comment donc sortir de cette solitude ? Le pape dit : « dans l’accusation de soi-même, la clé est l’humilité. » On peut se dire : « Je ne suis pas parfait(e), et je rejoins le peuple, l’assemblée de ceux et celles qui ont besoin de la miséricorde. ». La « friction » avec les autres, différents, imparfaits, provoque l’humilité.
« Dieu s’oppose aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles. » (1 Pierre 5 : 5.) Dieu est humble ; il nous invite à vivre son humilité et ainsi la puissance qui s’y cache. Au contact des autres et des plus nécessiteux, les pieds enracinés dans le « concret », on découvre l’amour véritable, et notre propre faiblesse.
En vivant en Église, on trouve le moyen de remédier à cette faiblesse au moyen des sacrements, du soutien de Dieu, de la mission commune et du soutien des autres chrétiens. Dans l’Église on trouve finalement Dieu lui-même, qui nous envoie témoigner et développe notre foi. C’est un cercle vertueux !
C’est lorsque j’ai moi aussi tenté de mettre tout cela en pratique — en subissant bien sûr quelques échecs — que les plus belles choses de ma vie me sont arrivées !
Je prie donc pour que Dieu nous permette à tous et à toutes ces si belles rencontres et que rayonne dans nos vies la victoire de l’Amour de Dieu.
Nous nous verrons en mai à Québec, je l’espère, dans la joie, pour célébrer les trente ans de l’émission La Victoire de l’Amour !
Victor
@lecathodeservice