LE MOMENT PRÉSENT !

1er SEPTEMBRE 2020
Par Stéphane Roy, Aumônier à la Prison de Bordeaux

Cher(e) toi !

Il y a déjà un petit moment que je t’ai écrit, quoique que l’on se retrouve toutes les semaines au petit écran… c’est que je suis davantage verbal que littéraire.

Et pourtant, ce n’est pas faute de savoir que l’écrit a son importance, ses particularités, dont entre autres son caractère intimiste, la possibilité de sa profondeur – quand on pense au temps qu’il nous faut pour la rédiger, ponctuer de moments de réflexions, de reprises, de précisions… – et de sa relecture, nous amenant à la méditation.

Oui, cher(e) toi, nous voilà donc rendus en septembre 2020 ! Septembre du latin « september » désignant le septième mois de l’antique calendrier romain, mais neuvième dans le nôtre, le julien; septembre, mois de fin d’été et de début de l’automne; mois de transition et donc de changements, d’adaptations; mois de reprises des classes et du travail, de la routine quotidienne ponctuée de notre métro-boulot-dodo. Oui septembre… mais septembre 2020 ! De cette année marquée par cette pandémie, ces morts, ces malades, ces périodes prolongées de confinement, ces bouleversements intérieurs et extérieurs, psychologiques et économiques, familiales et sociétales… dont nous ne sommes pas encore en mesure, il me semble, de mesurer les impacts et les conséquences à long terme.

Oui, septembre 2020, mois de reprises, mais dans quelles mesures ? Et pourtant, la vie continue, elle ne lâche pas, elle s’accroche, persiste – fort heureusement ! – et nous pousse, nous entraîne vers l’avant, bien enracinée dans le moment présent. Ce moment présent que nous avons si souvent du mal à vivre, nous qui sommes si souvent, par nos pensées, dans le passé ou le futur. Et si cette difficulté à vivre le moment présent était symptomatique d’un mal de vivre, d’une difficulté à vivre avec ce que nous sommes, avec qui nous sommes, avec ce qui nous est donné de vivre… le réel…notre réalité ?

Ainsi, la fuite dans les souvenirs du passé ou les imaginations du futur peut nous faire oublier, pour un moment, le présent ce que l’alcoolique cherche à vivre avec son verre, le toxicomane avec sa drogue, le compulsif avec ses compensations.

Et pourtant le présent est toujours là à ne demander qu’une chose : à être vécu !

Mais alors qu’est-ce que vivre ?

J’oserais dire que vivre, c’est être acteur dans le sens de celui ou celle qui agit, pose un acte, est actif au contraire de celui qui subit.

Cette action, je la crois multiformes… allant de la prise de conscience à la volonté de changement, de la prise de décision du changement intérieur et/ou extérieur à une nouvelle orientation intérieure qui donne sens.

L’action qui, parfois, peut prendre l’allure d’une grande passivité peut-être pour celle ou celui qui la vit, un engagement profond. Ainsi, Jésus qui semble subir sa Passion et ses mauvais traitements, nous révèle clairement que sa « passivité » est Don, engagement de tout son Être quand il nous dit : « Ma vie personne ne la prend c’est moi qui la donne » (Jn 10,18).

Ainsi, je ne peux m’empêcher de penser à la vie de l’une de mes bonnes amies, Rita, qui depuis plus de 70 ans est paralysée dans son lit, mais qui « se lève » le matin et « se couche » le soir et qui a fait de sa vie un accueil à la souffrance de tout un monde qui lui téléphone, lui écrit ou la visite… et qui, la nuit venue, prie, car pour elle, comme pour tout vrai croyant, la prière est une action, un engagement, même si elle est silencieuse et de peu de mots.

À cet effet permets-moi de te partager ce que j’ai découvert il y a bien des années à l’école de la prière : la prière peut être et même devrait être, la plus grande action de l’être humain… puisque l’orant ou l’orante permet à Dieu d’agir en nous, dans le monde, dans le cœur des personnes…

Ce qui m’amène à te parler de septembre, le mois des anges, car quoique leur fête liturgique soit le 2 du mois suivant, octobre est davantage le mois du Rosaire que de ces envoyés de Dieu (du grec ággelos) que l’on honore le neuvième mois qui est sous le patronage du Prince des armées célestes, Saint-Michel Archange.

Personnages de l’invisible, mais non moins actifs dans notre monde (si non plus… ?), les anges sont étymologiquement des envoyés, des messagers de Dieu, qui comme on peut le lire dans la Bible transmettent par eux ses messages, assurent aux hommes de sa Présence, agissent par leurs interventions et nous invitent à nous associer à eux dans leurs louanges et leur adoration.

Envoyés, messagers, ce titre d’ange nous pouvons également le voir attribuer dans la Bible à des êtres humains tels les Anges des Sept Églises auxquels sont adressés des messages dans l’Apocalypse… incarnant eux aussi une mission, un agir… une présence de Dieu dans ce monde, auprès de quelques personnes.

Cela me rappelle cette anecdote dès mes débuts à la prison. Me promenant dans un secteur, un homme m’arrête : « on est chanceux, Dieu est ici ». « C’est vrai, lui dis-je, il est là » pointant la chapelle au sommet de la prison. « Non, Dieu est ici parce que vous êtes ici » me dit-il sûr de lui.

Cher toi ! Et si nous profitions de ce septembre 2020 pour vivre, le moment présent, acteur à notre manière en ce monde et dans nos vies, habités par une espérance qui dit Dieu, qui donne Dieu ?

Invoquant les anges pour toi et avec toi pour le monde, je te souhaite un très beau et bon mois de septembre.

Je t’embrasse et te bénis.

Stéphane Roy
Aumônier à la Prison de Bordeaux

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