Le banc du quêteux.

1er JUIN 2023
Par Simon Lessard, Journaliste et chroniqueur, le-verbe.com

Chers amis et chères amies de la Victoire de l’Amour,

Vous connaissez sûrement la belle tradition québécoise du banc de quêteux ou banc du quêteux.

Il y avait jadis un banc spécial en forme de coffre de rangement, placé dans l’entrée de chaque maison de chez nous, dans lequel se trouvait un matelas. Ce banc était là, toujours prêt pour accueillir un sans-abri afin de lui permettre de passer la nuit au chaud. L’hospitalité chrétienne se vivait ainsi très concrètement.

Dans plusieurs familles, le quêteux avait même sa place à la table commune. Un couvert était toujours mis au cas où un étranger ou un pauvre s’inviterait à l’improviste. Avec cette place symbolique autour de la table familiale, on enseignait aux enfants, sans avoir besoin de dire le moindre mot, ce qu’était la charité chrétienne.

Même si le plus souvent personne ne les utilisait, ce banc et cette place étaient toujours là pour nous rappeler que notre maison devrait toujours demeurer inclusive, ne pas être refermée sur elle-même, mais toujours prête à accueillir les inconnus et les étrangers.

Cette tradition québécoise, malheureusement presque complètement disparue aujourd’hui, est en fait très ancienne. Elle remonte aux tout premiers chrétiens de l’Antiquité. À cette époque, la coutume voulait que dans chaque maison chrétienne on garde en réserve un matelas, une bougie et un bout de pain, au cas où le Seigneur Jésus lui-même viendrait frapper à la porte en la personne d’un inconnu sans toit.

Les premiers chrétiens voyaient Jésus dans les mendiants et les étrangers de passage. Ils avaient sûrement médité longuement cette parole de Jésus : « J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli… Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 35-40) Ou encore cette parole dans la lettre aux Hébreux : « N’oubliez pas l’hospitalité : elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux des anges. » (He, 13,2)

Que nous enseignent le banc et la place du quêteux ?

Tout d’abord, ils nous enseignent qu’une famille ou une communauté chrétienne devraient toujours être ouvertes à se laisser surprendre et déranger, pour accueillir une personne différente ou rejetée, même si cela implique quelques désagréments.

Mais le banc du quêteux nous enseigne surtout que notre charité doit être personnelle et concrète. Il ne suffit pas pour un chrétien ou pour une chrétienne de faire un don à un organisme de charité ou à une institution gouvernementale, pour qu’ils accueillent les pauvres et les étrangers à sa place. Il faut mettre la main à la pâte ! La charité chrétienne est interpersonnelle et tangible depuis le mystère de l’Incarnation.

Je dois moi aussi parler avec le quêteux, ce n’est pas uniquement à un travailleur social de le faire à ma place. C’est à ma table aussi que l’étranger doit manger, pas uniquement à la Soupe populaire et dans ma maison qu’il doit dormir, pas uniquement dans un refuge.

Pourquoi ? Je n’ai évidemment rien contre les organismes de charité. Mais la charité n’est pas un organisme justement. La charité est une relation d’amour transformante. Elle n’a pas pour seul but d’aider l’autre, elle vise aussi à m’aider, moi ; m’aider à me convertir toujours plus, à sortir de mon confort et de ma sécurité pour aimer en acte et en vérité. Et plus encore, si je dois m’investir personnellement et concrètement, c’est parce que la charité consiste avant tout à établir des relations d’amitié surnaturelles entre les enfants de Dieu.

Être chrétien et chrétienne ce n’est pas seulement aider les pauvres, les étrangers ou les pécheurs. Être chrétien et être chrétienne c’est surtout devenir leurs ami(e)s, faire alliance avec eux ! N’oublions pas que nous aussi nous sommes pauvres, étrangers et pécheurs à notre manière et que Dieu nous appelle tout de même ses ami(e)s.

En ce mois de juin, mois du Sacré-Cœur, je vous invite à offrir votre amitié à une personne qui en a sûrement bien besoin. Qui sait, vous recevrez peut-être ainsi, sans le savoir, un ange dans votre demeure !

Simon Lessard
Journaliste et chroniqueur

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