Message du pape François pour le Carême
En ce temps de Carême 2015, je veux laisser la parole au bon pape François… voici un résumé de son message pour bien vivre notre Carême. Je vous retrouve à la fin de ce message!
Bonjour,
À l’automne 2014, dans la revue « Intelligent Life », le psychanalyste Stephen Groszy, raconte que durant ses plus de 25 ans de pratique, jamais un patient ne lui a demandé : « Est-ce que la vie a un sens? » Ils viennent parce qu’ils souffrent, qu’ils sont déprimés, anxieux, confus même. Ils veulent seulement cesser de souffrir pour continuer à vivre leur vie.
Pourtant, une partie de leurs souffrances se résume à leur incapacité à articuler leurs souffrances. Ils sont souvent comme le jeune enfant qui n’ayant pas les mots pour le dire, pleure et crie, sans s’exprimer pour se comprendre! Toute peine ne peut être supportable que si on peut raconter une histoire à son sujet. Son travail professionnel consiste donc à aider le patient à trouver les mots pour raconter sa propre histoire, celle de sa tristesse. Quand on n’a pas les mots pour dire son histoire, alors c’est notre histoire qui se raconte par les rêves, par différents symptômes ou encore très souvent, on se surprend à agir de manière à raconter son histoire. En fait, ce qui me surprend de la révélation de ce psychanalyste, c’est qu’on peut trouver un sens à sa vie et en conséquence, se trouver soi-même par l’usage des mots et de l’écoute.
L’Abbé Pierre raconte qu’un jour, on l’a appelé auprès d’un mendiant qui voulait se suicider. Après avoir insisté auprès du pauvre homme pour qu’il lui raconte son histoire, l’Abbé Pierre se voit forcé d’admettre qu’il a raison d’en finir. Son histoire est terrible et sans issue possible. Mais, il ajoute à la fin, qu’il aurait un petit service à lui demander avant de passer à l’acte : il doit terminer de remettre en état un vieux logement pour une famille nombreuse dans le besoin. Cela presse et à deux hommes, comme il l’a fait jusqu’à ce jour, il n’y arrive pas. Pourrait-il venir l’aider demain et les quelques jours suivants pour que le logement soit confortable à vivre au plus tôt? Le mendiant acquiesce et le lendemain, à 7h00 du matin, l’Abbé Pierre frappe à sa porte. Ils travaillent ensemble pour les quelques jours suivants. Le tout terminé, avant de se quitter, le mendiant lui demande s’il a d’autre travail à finir: il est prêt à poursuivre! Il devint le secrétaire de l’Abbé Pierre pendant plus de 20 ans. Ce pauvre homme a raconté sa vie une nuit dans sa mansarde et l’Abbé Pierre a écouté.
Nous sommes nés dans un monde d’émotions et de mots : on devient soi en partageant notre histoire avec les autres. On a besoin des autres pour nous aider à trouver une raison d’être à notre existence. Dès nos premiers mots, nous sommes des conteurs, mais on ne peut pas conter des histoires seuls : on a besoin de quelqu’un pour nous écouter.
Après cet hiver qui a été long, dur, agressant, le printemps arrive. C’est le temps d’aller vers l’autre pour raconter ton histoire et aussi écouter son histoire. La pire souffrance, c’est la solitude. Ne plus avoir personne pour dire : Sais-tu quoi?
Le printemps, c’est le retour à la vie. Les arbres s’habillent, les rivières chantent, la chaleur du soleil nous permet d’enlever notre tuque, d’enlever notre manteau si lourd. C’est le temps de briser l’isolement, d’aller vers l’autre et d’écouter. Pourtant combien de gens ont tendance à s’isoler, à s’enfermer dans leur coquille gardant pour eux toute leur peine et leur souffrance.
La Semaine Sainte avec la Résurrection raconte l’histoire de l’humanité qui renaît, qui reprend espoir. Il s’agit de raconter, comme l’Évangile le fait; il s’agit d’écouter aussi l’histoire de Jésus pour réaliser que la vie est belle. Il faut prendre le temps d’y goûter tous ensemble.
Amicalement,
Jean-Marc Chaput
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