Envoyons d’l’avant nos gens!

1er JANVIER 2023
Par Éloi Giard, Prêtre diocésain

Bonjour,

« Envoyons d’l’avant nos gens, envoyons d’l’avant ! » C’était la chanson de mon grand-père Giard lors de nos veillées familiales. Au Jour de l’an spécialement, confiant que nous avions en main les ressources nécessaires pour affronter une nouvelle année, il l’entonnait d’une voix convaincue et vibrante de plaisir et de fierté.

À leur manière bien à eux, nos ancêtres nous ont légué un héritage d’amour et de foi inépuisable, à réactualiser tous les ans et tous les jours. Un de leurs secrets les plus précieux pourrait se formuler ainsi : quand nous ne rencontrons pas l’infini chez une personne, nous sommes déçu(e)s, que nous en soyons conscient(e)s ou non. Redisons-le-nous avec tendresse, alors que l’ordinateur, la tablette et le téléphone cellulaire jouent un rôle incontournable dans notre quotidien. Nous sommes en pleine mutation numérique avec comme corollaire, entre autres, la tyrannie de l’immédiateté et le danger de s’enfermer dans son petit monde virtuel. La mondialisation et la globalisation sont devenues les nouvelles Tables de la Loi et certaines personnes donnent l’impression de vivre coupées d’elles-mêmes, comme certaines plantes qu’on cultive désormais sans contact avec la terre.

Tout cela mériterait bien sûr des nuances, et loin de moi l’idée de remettre en cause les innombrables bienfaits de ces nouvelles technologies : je serais d’ailleurs bien trop incompétent pour oser m’y risquer ! Mais l’évolution technologique soulève tout de même une inquiétude qui nous déconcerte : n’avons-nous pas peur de devenir des humains flottants, sans racines, sans identité véritable ? Ne craignons-nous pas de nous retrouver enfermé(e)s par la technologie numérique dans des modes passagères, dans un présent permanent, privé d’horizon, de mémoire, d’oxygène ? « Mon âme se déprime, car j’ai mal à mes racines », disait Félix Leclerc.

Et si, en ce début d’année, nous nous sentions appelé(e)s comme chrétiens et chrétiennes à prendre à nouveau conscience de la richesse de notre héritage de foi ? Un vieux souvenir me revient en mémoire à ce propos. J’étais élève en 5e secondaire au Séminaire de Saint-Hyacinthe et avec deux confrères, nous avions demandé à l’ancien supérieur dont on nous disait beaucoup de bien, de nous faire visiter la vieille bibliothèque.  

Comme nous avions été impressionnés par l’odeur des lieux, la hauteur des étagères remplies de bouquins qui s’élevaient bien au-dessus de nos têtes, l’ancienneté et la rareté de certains livres et collections, et bien sûr par les explications intéressantes de notre guide ! Quelle expérience sensorielle et intellectuelle captivante nous avons vécue !

Et je me demande : y avait-il un sens intérieur à notre démarche ? Je pense que oui : sans que nous en prenions pleinement conscience, nous cherchions quelqu’un qui puisse témoigner que le passé a tant de choses à nous apprendre, que la vérité a un prix, qu’on peut trouver au fond de nous une présence radicalement libératrice, et qu’au nom d’une foi on peut risquer sa vie et même la donner pour que d’autres puissent vivre davantage. En bons ados des années soixante-dix, nous recherchions finalement ce qui donne à la vie sa profondeur, sa solidité, sa fécondité, son ouverture.

Quarante et quelques années plus tard, alors que notre foi devient de plus en plus minoritaire et contestée dans notre monde obsédé par la consommation et le divertissement, la même quête spirituelle m’habite. Vous aussi, j’en suis sûr ! Je dirais même qu’elle nous dévore. Je me rappelle la conclusion de la Bible en deux mots, que j’ai souvent partagée avec vous : l’Amour existe. Et s’il sait puiser dans le passé le meilleur pour ses racines, il représente aussi une révolution permanente pour la vie du monde. Tant de personnes viennent en témoigner chaque dimanche !

Oui, envoyons d’l’avant nos gens ! Malgré les errances, les blessures, nos racines de foi sont vivaces et profondes et elles nous permettent de miser sur une indéracinable confiance en l’humain. Elles nous incitent également à croire qu’il est possible de réapprendre à vivre à cœur ouvert et à regarder le passé avec gratitude, le présent avec passion et l’avenir avec espérance. En cette nouvelle année, soyons une nouvelle fois béni(e)s, et que Dieu nous imprègne de toute paix et de toute joie en son fils, pour que nous débordions d’espérance par la force de l’Esprit saint.

Bonne année, bonne vie tout le monde !

Avec toute ma tendresse,

Éloi Giard
Prêtre diocésain

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