Mon Église! Tu es tout sauf ça!

1er JUILLET 2014
Par Donald Thompson, Prêtre diocésain

Bonjour,

Je me rappelle, au début de mon ministère, je voulais sauver le monde… J’avais le goût de me donner à la cause de l’évangile !

C’est alors que j’ai commencé à me tenir dans les « bars » et les « arcades » afin de rejoindre les gens là ils sont. Dès le début, un jeune de 16 ans qui savait que j’étais prêtre, me lance à la figure : « Ta putain de religion, tu peux te la mettre où je pense ». C’est alors que je me suis posé la question suivante : « Pourquoi de plus en plus les gens voient l’Église comme quelque chose d’aliénant ? Mais pourquoi donc ? Souvent on me pose aussi la question suivante : « Pourquoi restes-tu dans cette Église ? » Elle me fait mal cette question. J’aime beaucoup ce texte de l’abbé Guy Gilbert. 

« Quel visage offres-tu au mo nde, Église, pour lui donner à croire que tu es tout, sauf ça ? Je sais que tu veux être autre. Je sais que tu es autre. Oui. Je sais que tu es autre que le visage que tu offres. Je sais que tu es autre que la puissance que tu affiches. Je sais que tu es autre que les richesses que tu possèdes. »

Oui, il est grand temps de donner un visage plus « vivant » de la foi. Trop souvent, j’ai vu des gens sortir de la messe du dimanche avec le regard « mort ». Croyons-nous vraiment au message du Christ ? Est-ce une bonne ou une mauvaise Nouvelle qu’il est venu nous annoncer ? Vaut-il la peine qu’on le suive ? Si oui, ayons des regards de joie et d’espérance, des regards qui pardonnent et par-dessus tout, des regards qui aiment à en mourir. Ce n’est pas l’Évangile qui s’est défraîchi, mais nous, les chrétiens, qui avons pris un coup de vieux. « L’Évangile est liberté, simplicité, aventure, clarté, folie et lumière », précise Guy Gilbert.

Cessons d’être des chrétiens sclérosés. Bien des gens n’en veulent plus de cette religion qui ne fait pas vivre ! Ils veulent des témoins qui sont vivants, heureux de vivre, des témoins qui ne désespèrent jamais ! 

Je crois que si de plus en plus de gens quittent l’Église en claquant la porte, c’est nous, le clergé, qui, en grande partie, en sommes responsables. Paul VI, avant de devenir pape, a dit ceci :

« Comme elle est vide la maison du Seigneur. Oui, nous devons vous demander de nous pardonner. Car pourquoi nos frères et sœurs se sont détachés de nous ? Parce qu’ils n’ont pas été suffisamment aimés. Parce qu’ils ont entendu plus de reproches que d’appels. Si donc il en est ainsi, nous vous demandons, à vous frères et sœurs éloignés, de nous pardonner ! » 

Que de fois j’ai reçu cette phrase clichée que je déteste : « Je vous respecte parce que vous êtes prêtre. » Je ne veux rien savoir de ce « respect » -là. Je suis d’abord un homme, un homme qui a besoin de respect comme chaque être humain. Sans plus ! Je souffre d’être trop respecté. Alors que d’autres sont si bafoués. Un jour, que je revenais des États-Unis en « bicycle à gaz », j’arrête aux douanes pour une inspection de routine. À l’époque, je portais les cheveux très longs et la barbe. Étant donné mon air « pas trop catholique », les douaniers m’on fouillé d’une façon peu commune. Après un bon moment, ils me demandent ma profession. Je leur réponds : « Je suis prêtre catholique ». Vous auriez dû voir leurs réactions. « Monsieur l’abbé, veuillez nous excuser, si nous avions su… ». J’ai honte, non pas d’être prêtre bien sûr, mais de cette étiquette sociale donnée aux « gens d’Église ». Je ne serai jamais d’accord avec cette mentalité qui nous place sur un piédestal.

Lutte et aime là où tu es !

On me dit souvent : « Donald, tu es un révolutionnaire ! » Oui, je le suis dans le sens où je n’accepte aucune injustice là où je vis. 

Oui, c’est dans la rue que j’ai appris que « Dieu est Amour ! » Ce sont ces jeunes qui m’ont appris la beauté de l’Évangile. Car je peux vous assurer que, lorsqu’ils découvrent la beauté de l’Évangile, ils veulent le vivre à cent à l’heure ! Ils m’ont appris qu’il n’est jamais trop tard pour tout recommencer, que là où il y a de la boue, se cache inévitablement une source, que là où il y a de l’ombre, se trouve la lumière.

Je vous laisse sur ces paroles d’espérance que j’aime beaucoup : 

« Pas de mur, si haut soit-il, qui ne puisse être franchi !

Pas de nuit, si noire soit-elle, qui ne puisse laisser scintiller une étoile !

Pas de chemin, si impraticable soit-il, qui ne puisse être aplani !

Pas de porte, si verrouillée soit-elle, qui ne puisse être ouverte !

Pas de situation impossible, mais une espérance toujours possible ! »

Christian Beaulieu

 Je vous bénis,

 Donald Thompson, prêtre

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