Bonjour,
Pouvez-vous vous imaginer ce que c’est la Rentrée pour une mère et un père de famille de six enfants ? C’est une belle folie !
Quand je pense à ma grand-mère Edwige – que tout le monde appelait Edwina (qui a eu 13 enfants, mais 11 sont vivants) – je me dis que je me plains pour rien.
Mais quand même… Dans ce temps-là, dans le fin fond de la Gaspésie, la maîtresse de l’école de rang n’avait pas une liste longue à l’infini avec des spécificités interminables… On se contentait d’un crayon et d’un cahier.
Aujourd’hui, on veut des « couvertures de carton rigide à trois attaches et œillets » de huit couleurs différentes, ou encore des « cahiers d’écriture pointillée et interlignée ». Dans mon temps – c’est-à-dire il n’y a que 40 ans ! - on disait des « Duo Tang » et des « Cahiers Canada ». Pis ça finissait là ! C’était simple.
On dirait que tout est de plus en plus compliqué au fur et à mesure qu’on veut se simplifier la vie, vous ne trouvez pas ?
Ma grand-mère Edwina n’avait ni laveuse, ni sécheuse, ni balayeuse pour faire son ménage. Elle n’avait pas internet pour avoir n’importe quelle recette en moins de deux, ni Facebook pour écrire à ses amis éloignés ou échanger les dernières photos. Elle n’avait pas Skype pour discuter de vive voix, non plus.
Elle lavait à la main, tordait à la main, étendait sur sa corde… parfois des dizaines de couches de coton à la fois.
Elle se levait à 4h pour faire son pain. Se couchait le soir, jamais après 21h. Il n’y avait pas de télé pour la distraire de toute façon. Ni d’ordi.
Elle écrivait sur du papier à lettre à ses tantes qui avaient émigré dans la « grand’ville de Québec ». Des longues lettres, en lettres attachées, soignées, qui prenaient quelques jours à écrire, quelques jours à voyager, quelques jours à être lues et relues.
Tout était plus lent, mais tout était aussi plus dur. Certaines personnes ont la nostalgie du temps ancien, s’imaginant que tout était beaucoup mieux.
Pas moi. Même si je peux rêver à ce que ça devait être, je ne peux lever le nez sur mon époque, laquelle je trouve excitante! Du coup, l’idée me vient que toute époque, quelle qu’elle soit, est formidable, quand on vit avec Jésus-Christ.
Avant de faire Sa rencontre, je regardais toujours en arrière. Je me disais qu’avant, tout était mieux : la musique, le style de vie, la mode, les films, les hommes! Tout! Ou bien, je me disais que dans le futur tout serait mieux!
Bref, j’étais toujours dans le passé, soit à envier, ou à regretter, ou dans le futur, à rêver, ou à planifier.
Je pense que c’est le Christ qui m’a aidée à vivre « mon moment présent », comme on dit. M’obliger, chaque jour, à prendre un temps avec Lui - même quand ça demande un effort, même quand je suis débordée de travail et d’obligations.
Cet exercice, cette discipline, m’a ramenée sur le plancher des vaches, et continue à le faire chaque jour. Ça m’oblige à regarder ce que j’ai et à dire merci, à regarder les gens qui m’entourent, mon mari, mes enfants, mes amis. Et à dire merci. Mais aussi, à voir, à prendre conscience, de toutes les petites choses qui ne sont pas ajustées dans mes relations interpersonnelles… voir où j’ai besoin de demander pardon et où j’ai besoin de lâcher prise et de laisser Dieu agir.
Je ne sais pas si Edwina prenait le temps de prier un peu chaque jour. Prenait-elle le temps d’apprécier toutes les personnes avec qui elle partageait sa vie ? L’appréciait-elle, sa belle
maison blanche aux volets bleus entourée de montagnes ? Ou bien était elle trop occupée à laver, sécher, étendre et balayer… à regretter le passé ou à anticiper l’avenir ? S’inquiétait-elle pour ses enfants ? Ses grands qui prenaient de plus en plus leur indépendance, ses petits, si fragiles, dans ce monde si dur…
Tout ça pour dire que c’est la Rentrée pour tout le monde. Qu’on soit mère de famille, chroniqueuse à la télé, caissière au super marché, retraitée, étudiante ou prof – c’est même la Rentrée pour La Victoire de l’Amour ! On a pris de belles vacances… et puis là on voit que les factures à payer sont toujours là – on a beau être une œuvre de Dieu, il faut quand même payer ce qu’il faut pour la continuer cette œuvre-là ! Merci, en passant, pour tous vos dons pour La Victoire - je suis émerveillée par la très grande générosité des dons du public, mais aussi la très grande générosité en bénédictions, en prière, et en bons vœux.
La Rentrée, c’est l’heure du plancher des vaches pour tout le monde, des vraies affaires, du travail, des défis. C’est aussi le temps des lâchers prises de mamans qui sont toujours inquiètes, mais toujours là, à contempler, à travers les mille et une choses à accomplir, le temps et le Seigneur faire son œuvre dans le cœur de sa famille.
J’espère que vous prendrez ce temps-là, vous aussi!
Que Dieu nous bénisse,
Votre amie
Brigitte Bédard