Bonjour,

Nous recevons tous et toutes le même don de la part du Seigneur : une vingtième année dans ce vingt-et-unième siècle de l’ère chrétienne. N’est-ce pas un beau moment de nous dire la signification chrétienne du temps qui est à la fois une grâce de Dieu et un défi pour nous ?

Il nous faut du temps

« Donne-moi donc du temps ! » Voilà les mots que nous entendons lorsque nous demandons à quelqu’un de bien faire un travail ou encore lorsque nous supplions quelqu’un de changer de comportement. À l’ère d’une technologie des communications ultra-rapide et planétaire, nous sommes de moins en moins patients dans la réalisation de nos projets. Nous voulons tout obtenir dans l’instant. Mais rien de beau et de grand ne se fait sans le temps. Pour réussir une relation authentique avec une autre personne, ne faut-il pas prendre le temps de se parler longuement et de s’écouter avec attention ? Rien ne remplacera le temps pour rendre une vie plus intérieure et plus profonde; rien ne remplacera le temps pour chercher et découvrir la vérité; rien ne remplacera le temps pour faire surgir du nouveau. Il nous faut du temps pour devenir plus humains, plus lucides et plus libres. Le temps est aussi nécessaire pour développer une vie chrétienne. Pour réagir de façon chrétienne aux événements, surtout à la souffrance, il faut des années pour mettre en pratique les valeurs de Jésus et ainsi adopter les mœurs de Dieu. Apprendre à vivre selon l’Évangile, cela prend sans doute beaucoup de temps.

La grâce du temps

Le Dieu de la vie nous donne du temps parce qu’Il sait que nous en avons besoin pour grandir et nous épanouir. L’an 2020 s’ouvre devant nous; la grâce du temps est ce don de notre Dieu patient puisqu’Il nous donne du temps pour que nous apprenions à vivre ce que nous sommes devenus à notre baptême : ses héritiers et ses héritières.

Avec Jésus de Nazareth, devenu Christ par sa résurrection et son exaltation, notre temps est tout transformé : Dieu est venu vivre avec nous. Ne perdons pas courage et ne soyons pas pessimistes, le temps n’est pas à la dérive; en Jésus, fils de Marie de Nazareth, Dieu a tourné son visage vers nous. Le Fils de Dieu a assumé notre temps, avec ses limites et ses grandeurs. En effet, Jésus a eu besoin de temps pour grandir « en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes. » (Lc 1, 52) C’est dans le temps qu’il a exercé son ministère et qu’il nous a aimés jusqu’à donner sa vie sur la croix. C’est dans notre temps que sa résurrection a éclaté en mettant fin au règne du péché et de la mort. Le temps poursuit sa course, mais il a en quelque sorte traversé « le point de non-retour » comme disent les astronautes. Le temps a mis le cap sur l’éternité et rien ne pourra l’en faire déroger. Il y a quelque chose de durable dans le temps et rien ne pourra nous en priver. Depuis Jésus, Dieu est avec nous au cœur de l’expérience humaine dans le temps.

Le défi du temps

Le temps qui vient est toujours un don, une grâce, mais nous avons la responsabilité de l’achever. Le passé est terminé et nous ne pouvons pas le changer, mais nous pouvons agir sur le temps qui vient. Nous ne pouvons pas nous contenter de voir passer le temps. Il faut nous y engager et ainsi en profiter. Dans l’aujourd’hui, marqué par le passé, nous préparons l’avenir. Chaque moment que Dieu nous donne est une occasion pour nous de grandir et d’intensifier notre vie de fils et de filles de Dieu. Profitons du temps pour bâtir et non pour détruire, pour aimer et non pour nous renfermer sur nous-mêmes, pour espérer et non pour sombrer dans le découragement. Le temps que Dieu nous accorde est un grand espace à remplir. Nous pouvons le remplir de la lumière qui vient de la Parole de Dieu, de l’enthousiasme qui vient de notre confiance en Dieu, entré pour de bon dans notre temps en Jésus. Nous pouvons le remplir de présence chaleureuse par l’amour que l’Esprit met en nos cœurs.

Je vous souhaite une année de bon temps !

Je vous bénis,

Donald Thompson, prêtre