Si tu savais, chère Pénélope…

1er NOVEMBRE 2017
Par Luc Phaneuf, Théologien catholique

Ta vie a débuté par un coup de tonnerre, le 12 juillet 2010, à 18 h 30, à l’hôpital Anna-Laberge de Chateauguay. Un orage violent, quelques minutes après ta première apparition sur cette Terre, qui avait provoqué une panne de courant dans l’hôpital. C’est ainsi que tu signais – ou le ciel, qui sait ? – ton arrivée dans nos vies.

Ce premier coup de tonnerre, jamais n’ai-je pensé qu’il en préparait un autre, tout aussi violent, mais autrement plus douloureux pour ta maman et moi, pour ton frère et tes sœurs…

Sept années et un mois plus tard, le samedi le 12 août 2017, ta mère, de grand matin, te conduisait à l’hôpital pour enfants, au tout nouveau CUSM. Depuis quelques jours, tu ne filais pas; toi, d’ordinaire si joyeuse, énergique et ricaneuse, toi qui aimais tant te baigner dans la mer, tu n’étais plus que l’ombre de toi-même… moins allumée et drôle, pas beaucoup d’énergie, peu sinon pas d’appétit, et d’une pâleur qui contrastait avec la peau basanée du reste de la famille… Or, quand tu es devenue fiévreuse, que les ganglions du côté gauche de ton cou ont enflé comme une banane, ta maman et moi avons même considéré faire un petit tour à l’hôpital de la région. Plutôt que cela, nous avons décidé d’écourter nos vacances afin de consulter un docteur au Québec.

La nuit du retour, tu as bien dormi. Ton réveil, toutefois, a été très pénible : « Je ne me sens vraiment pas bien… ». Quand je t’ai demandé où tu avais mal, tu as répondu par un silence qui m’a fait tourner le sang… Tu étais alors très faible, et blanche… Vers 8 heures, sans une ni deux, maman est partie en direction d’une clinique qui t’a refusée, faute de place; maman s’est alors dirigée vers le nouveau CUSM. Te savoir en direction d’un hôpital me rassurait et m’inquiétait à la fois… C’est alors que j’ai commencé à prier avec plus de ferveur : Marie, prends soin de ma fille… Marie, ma grande consolatrice depuis l’adolescence!

Ah! si tu savais, ma petite Pénélope, l’angoisse innommable de ton papa alors qu’il attendait l’appel de maman… Quel mal te rongeait, ma petite fille ? Comme un zombie, j’arpentais le corridor, comme dans un mauvais rêve… Puis, vers midi, le téléphone a sonné… Ta mère en pleurs : J’ai pas de bonnes nouvelles… Viens dès que possible, l’hémato-oncologue veut nous rencontrer… Un poignard s’enfonça dans mon cœur… Trop sonné pour pleurer, me sentant investi d’une force qui ne venait pas de moi (car j’aurais dû m’écrouler), je suis allé annoncer avec grande émotion à tes sœurs et ton frère que tu étais probablement touchée par un cancer et que je devais aller te rejoindre à l’hôpital ; ce fut aussi un grand choc pour eux, ma petite Pénélope, que de te savoir malade, car ils ont alors réalisé pour la première fois de leur vie combien la vie est fragile.

*

Une force qui ne venait pas de moi… Pris en étau par l’angoisse qui me broyait le cœur, m’empêchant presque de respirer, j’ai réussi à me rendre au CUSM sans accident, je ne sais trop comment. Mon ange gardien a dû conduire à ma place…

Je t’ai retrouvée dans une petite chambre de l’urgence… Allongée dans un lit, avec maman assise à tes côtés; tu semblais bien, et parlais sans cesse… Comme si… tu n’étais pas malade ! Puis, la docteure est venue nous rencontrer, et nous avons parlé… en anglais ! Nous avons appris que tu souffres de leucémie. Tu savais bien que c’était grave, très grave, tu le voyais bien dans les larmes refoulées, par le ton de nos voix, mais ta maman, héroïque dans les circonstances, t’avait déjà dit que les pronostics de guérison pour ton type de maladie étaient excellents… Je me souviens que je n’ai cessé de te taquiner et de faire des blagues, pour alléger l’ambiance… Comment en ai-je trouvé la force ? Chaque fois que mon regard croisait celui de ta mère, à la dérobée, nos yeux se brouillaient. Puis, la docteure nous a libérés, nous donnant rendez-vous le lendemain matin, pour débuter sans tarder tes traitements.

*

Ma petite Pénélope, le soir même et les jours suivants, ta maman et moi avons beaucoup pleuré. Ce fut un combat mental et spirituel terrifiant, le plus difficile de notre vie : nous avons lutté contre des pensées sombres et désespérantes qui ne cessaient de nous assaillir – ta mère n’a pas dormi de la nuit. Jamais dans ma vie n’ai-je livré un combat plus difficile ! JAMAIS !

Tu sais comment j’ai réussi, avec ta mère, à le gagner sans devenir fou d’angoisse ? En priant. Marie, surtout. Par miracle, grâce à Elle, je n’ai pas perdu UNE SEULE SECONDE de sommeil, y compris la première nuit suivant du diagnostic. À chaque fois que je sentais l’angoisse et les idées noires m’assaillir, j’invoquais le doux nom de Marie, avec confiance… et tout se dissolvait en quelques minute. Je te l’assure, j’étais habité par une force qui ne venait pas de moi. La force que donne la foi en Dieu.

C’est cette force venue d’Ailleurs qui nous a portés depuis ce premier jour; le Ciel a déversé sur nous des flots de bénédictions et consolations, il me faudrait un livre entier pour toutes les énumérer… Nous avons été baignés dans l’amour de nos proches parents, amis et connaissances; les gens nous ont soutenus, nourris, par des petits et grands gestes de solidarité et de compassion; en eux, nous avons vu le Dieu-Amour à l’œuvre qui nous disait : Je suis là, avec vous, avec Pénélope.

Depuis ce jour, ma belle Pénélope, je prie beaucoup, en particulier pour les parents et enfants qui n’ont pas reçu comme nous le cadeau inestimable de la foi; je pense à eux tous les jours, demandant à Dieu de les soutenir dans cette épreuve… Sans la foi, sans Jésus et Marie, sans la prière de mes amis, comment aurais-je pu porter une telle épreuve sans devenir fou ?

Ma belle Pénélope, maintenant que tu vas mieux – et nous aussi -, je puis confesser devant tous, avec ma grande amie Thérèse de Lisieux : Oui, tout est grâce ! Cette grande épreuve nous aura fait goûter combien est bon le Seigneur pour ceux et celles qui se tournent vers Lui avec amour et confiance !

Papa qui t’aime d’un Amour infini,

Luc Phaneuf

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