LA VALEUR DE LA SOUFFRANCE

1er FÉVRIER 2019
Par Donald Thompson, Prêtre diocésain

Bonjour,

La souffrance est au cœur des questionnements les plus profonds de notre vie. Pourquoi souffrons-nous ? Y a-t-il une valeur à la souffrance, il ne s’agit pas uniquement et surtout de la douleur. Il y a toute cette souffrance morale, cette angoisse dans la vie, nos blessures intérieures, la désespérance face au sens et à l’avenir de sa vie, etc.

Nous sommes face à des contradictions irréconciliables. Nous croyons que Dieu existe, qu’Il est tout-puissant, qu’Il est bonté et en même temps nous sommes confrontés à l’existence de la souffrance. Nous réagissons alors en affirmant qu’Il n’est ni tout-puissant ni bon ou encore, qu’Il aime nous voir souffrir. Il faut trouver d’autres avenues afin de découvrir une valeur à la souffrance.

La souffrance est-elle utile ou même nécessaire à la vie ?

D’un point de vue purement physique, la douleur a une fonction positive : elle signale le défaut d’une fonction du corps. Elle sert d’avertissement pour que la personne prête attention à un désordre qui s’installe dans tout l’organisme.

En général, la souffrance entre dans le processus de croissance par lequel un être quitte un état, vit un passage. La naissance elle-même est vécue à la fois comme une joie et comme une souffrance : joie mêlée d’inquiétude pour les parents, souffrance incontournable vécue par le nouveau-né qui entre dans un monde tout nouveau pour lui. Chaque étape de la vie sera marquée par des petites « naissances » qui sont des morts à un passé. Je rencontrais récemment des jeunes parents qui me disaient comment la venue de leur premier enfant avait tout chambardé dans leur vie. Ils vivent des morts à leur vie passée, mais en récoltent plus de vie et d’amour. À chaque fois que la personne libre fait le choix d’une action, elle renonce à d’autres actions. La souffrance se cache comme naturellement dans l’ombre de la liberté.

Est-ce que l’on peut expliquer toutes les souffrances par la liberté ?

Il y a une foule de souffrances qui ne sont pas le produit de ma volonté, de ma négligence ou de celle des autres. L’accident bête qui te rend invalide, le feu qui s’est déclenché tout seul dans le filage électrique de la maison, la fermeture de l’usine qui était la seule ressource de tout le village, l’incompatibilité de caractères qui mène au divorce… La souffrance de l’innocent, blessé dans sa vie et sa dignité, la souffrance de l’enfant agressé ou du vieillard abandonné, comment la comprendre et la justifier ?

Comment expliquer que Dieu laisse faire tout ça ?

Étant donné que nous sommes impuissants devant certaines souffrances, nous crions vers celui qui est le Tout-Puissant, pour qu’Il renverse la situation en notre faveur. Comment se fait-il qu’Il nous laisse tomber dans la misère ? J’ai entendu souvent des croyants affirmer : « Si c’est vrai que Dieu envoie des épreuves à ceux qu’Il aime, j’aime mieux qu’Il en aime un autre »… L’idée que Dieu aime faire souffrir ceux qu’Il aime n’a aucune place dans la pensée de Jésus. Il nous parle abondamment de la bonté infinie et la délicatesse du Père dans le moindre détail de nos vies. Il nous dit que le Père sait ce dont nous avons besoin avant même qu’on ait formulé nos prières.

En nous envoyant des épreuves, Dieu sait que nous allons souffrir. Est-ce que Dieu s’amuse à nous voir souffrir ?

Plus le malheur que nous vivons est grand, plus nous sommes portés à croire qu’il vient de Dieu comme une épreuve. Je ne crois pas que Dieu est à la source de l’épreuve que nous subissons. Cependant, il est dans la solidarité humaine qu’elle déclenche, dans le soutien et l’amour vécus, dans le partage et l’ouverture à l’autre. La souffrance, la découverte de nos fragilités et de nos pauvretés nous ouvrent aussi à Dieu. Elle nous rend disponibles à trouver le chemin de Dieu.

L’ensemble de la Bible nous présente Dieu comme quelqu’un qui s’émeut de la souffrance des humains. Dieu est contre la souffrance : Jésus se présente comme le guérisseur des maladies très concrètes, le consolateur. Le Royaume des Cieux est un immense chantier pour bâtir la justice, la paix, la réconciliation, le bonheur, la joie. L’Apocalypse présente le monde nouveau comme celui où n’existent plus ni larmes ni douleurs.

Comment Dieu voit-il la souffrance ?

Il se met du côté des souffrants : heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés (Mt 5,5). La souffrance concrète a le visage de Dieu, car le Christ a pris tous les visages de la souffrance. J’avais faim et vous m’avez donné à manger…. Il s’agit bien de Dieu. Étrangement, Dieu n’enlève pas la souffrance. Il entre plutôt dedans. Il se fait lui-même souffrant avec les souffrants. Le pourquoi de la souffrance ne se trouve finalement pas dans une réponse, dans un raisonnement bien structuré et convainquant. Nous sommes amenés non à une réponse, mais à celui qui répond.

Le plus grand mystère, le plus grand étonnement est que Dieu a décidé de s’incarner, de partager tous nos chemins humains avec leurs joies comme avec leurs souffrances. Nous fêtons 2000 ans de la venue de Jésus. Par là, nous affirmons que Dieu souffre avec nous et qu’Il nous ouvre un chemin de libération et de vie.

Est-ce possible que Dieu souffre ?

On dirait que la souffrance a un lien mystérieux avec l’amour. C’est difficile à expliquer. Parfois on en a une sorte d’intuition. Je dirais que la souffrance est comme un terrain où pousse l’amour vrai, où la personne ne peut avoir le cœur dur et sûr de soi. Un jour, quelqu’un disait d’un homme très compétent mais impitoyable : il n’a sûrement jamais souffert, parce qu’il ne sait pas aimer. C’est un peu vrai : la souffrance ouvre des portes à des relations humaines plus vraies, plus sincères. Quelqu’un m’écrivait dernièrement pour me raconter les derniers moments vécus avec son père. Son père souffrait beaucoup. Il ne voyait plus aucun sens à sa vie. Il avait même songé au suicide. Finalement, son père et lui ont vécu de très beaux moments de vie, une communication profonde. Ils ont vécu, disait-il, des moments privilégiés qu’ils n’auraient jamais connus en voulant mettre fin rapidement à la souffrance.

La souffrance est proche parente de l’amour, elle est proche parente du Dieu Amour. Mais, dans le sens où lui-même souffre entre dans nos souffrances. Un de la Trinité a souffert. La réussite humaine par excellence, Jésus, a la figure d’un crucifié. Dieu n’est pas en dehors de la souffrance : il pleure avec nous, porte sa croix de Dieu aimant au milieu de la foule haineuse et violente.

Dieu veut faire disparaître la souffrance, mais en passant par elle, en utilisant la souffrance pour faire pousser en elle les germes de la bonté, de la vie, de la joie.

La valeur de la souffrance viendrait alors de l’amour qu’on peut y vivre ?

Accepter de souffrir a du sens quand on cherche à faire triompher l’amour. Accepter une blessure et ne pas en donner est preuve de grandeur d’âme et d’un cœur divin. Le bonheur dépend de l’amour qu’on donne et qu’on reçoit. Il est donc possible d’être heureux malgré la souffrance et la douleur.

Souffrir a du sens quand on croit que Dieu ne cesse de nous aimer et que son amour triomphe de tout. La plus grande part de nos souffrances vient de nos inquiétudes. Nous nous rendons la vie triste à l’avance, en nous inquiétant de tout et pour tout. « Gens de peu de foi », nous dit Jésus. « Entrez donc dans la confiance de Dieu de vie, au Père qui vous veut vivant éternellement. » En sachant que Dieu nous aime, nous pouvons dire: pour chaque problème, il y a une solution ; pour chaque souffrance, il y a une guérison ; pour toute mort, il y a la résurrection.

Je vous bénis,

Donald Thompson
prêtre

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